Les émotions nous assaillent, nous perturbent, nous propulsent parfois positivement, parfois négativement. Les émotions sont le moteur de nos actions. Sans elles, nous serions apathiques et, à cause d’elles, il nous arrive souvent de réagir de façon inappropriée et inadéquate : crier, frapper, lancer des objets, punir démesurément sont des exemples de conséquences négatives que nous faisons subir aux autres lorsque nous sommes habités d’intenses émotions désagréables. Cela est sans compter le malheur que nous nous créons et les conséquences négatives que nous nous faisons subir à nous-mêmes : affaiblissement du système immunitaire, augmentation de la pression artérielle, maux de tête, maladies…

Heureusement, lorsque nous apprenons à les gérer, c’est-à-dire à réduire l’intensité, la fréquence et la durée de ces émotions négatives, il nous est tout à fait possible de réagir de façon mieux adaptée à la situation et cultiver une plus grande harmonie familiale et savourer un bonheur quotidien. Pour ce faire, il est donc important d’apprendre à les connaître et comprendre leur fonctionnement.

Qu’est-ce qu’une émotion?

Une émotion est une réaction psychophysiologique la plupart du temps causée par notre interprétation d’une situation. Contrairement à ce que plusieurs croient, ce ne sont pas les autres qui nous mettent en colère, qui nous culpabilise ou nous rendent tristes. Nous sommes les auteurs de nos propres émotions. Autrement dit, on se met soi-même en colère, on se stresse soi-même, on s’angoisse soi-même. Stop ! Je vous entends vous insurger contre cette assertion, mais attendez quelques lignes, je vous explique.

Ce qui trouble les hommes, ce ne sont pas les choses, mais le jugement qu’ils portent sur elles. -Épictète

Repensez à une situation à propos de laquelle vous étiez vraiment en colère. Revoyez-la dans ses moindres détails. Allez-y, prenez quelques minutes pour vous y plonger. Ressentez-vous la colère se réanimer en vous?

Il est possible qu’elle soit moins intense qu’au moment des faits, mais elle est toujours présente parce que vous y rePENSEZ.

Lorsque votre réveil a sonné ce matin, ressentiez-vous de la colère à propos de la situation évoquée ci-dessus ? Lorsque vous avez bu votre première gorgée de café ? Lorsque vous avez fait un câlin à votre enfant ce matin ? Non ? Vous en êtes certain ? Vous ne ressentiez aucune colère à propos de la situation nommée plus haut ?

Pourquoi?

Tout simplement parce que vous n’y PENSIEZ PAS.

Les pensées, les idées, les croyances, les préjugés que nous avons emmagasinés dans notre bagage cognitif définissent notre façon de voir les choses, ce qui est acceptable ou non à nos yeux. Ce qui est bon et ce qui est mauvais, ce qui est beau et ce qui est laid à nos yeux. Évidemment, notre bagage cognitif est aussi influencé par la société et notre éducation, mais il n’en demeure pas moins que c’est notre façon de voir les choses, les situations et les événements qui causent nos émotions.

C’est une bonne nouvelle après tout ! Pour nous permettre d’être heureux, combien de temps, d’efforts et d’énergie avons-nous consacrés à vouloir changer les situations et les gens qui nous entourent, et ce, sans réel succès?

Dorénavant, nous pourrons consacrer ne serait-ce que la moitié de ces efforts à changer quelque chose sur laquelle nous avons du pouvoir : nos idées !

L’importance de la reconnaissance

Attention! Je ne dis pas ici qu’il faille dorénavant tout accepter, tout ravaler ou simplement se divertir l’esprit. Je dis qu’il importe que nous soyons responsables de nos émotions, que nous les écoutions et que nous en prenions soin.

  • Qu’ont-elles à nous dire ?
  • Qu’est-ce qui ne va pas ?
  • Quels principes ou valeurs sont écorchés ?
  • Qu’ai-je envie de faire, de dire ?
  • Qu’est-ce qui me préoccupe ?
  • Quels dangers ou ennuis j’entrevois ?

Se questionner sur le sens et le message que nos émotions nous livrent est fort utile pour pouvoir mieux se comprendre pour tenter ensuite de se faire comprendre par nos enfants. Ces questions éclaireront nos besoins, nos attentes et nos craintes afin que nous puissions les exprimer plus efficacement à nos proches tout en préservant l’harmonie.

Comment aider un enfant à les exprimer

D’abord, il est important de prendre du recul par rapport à ses propres émotions. Il est possible que nous ressentions des émotions négatives face aux réactions émotionnelles de notre enfant. Pour l’aider efficacement, il est utile de mettre temporairement de côté nos émotions pour être en mesure d’accueillir les siennes avec empathie. En était plus zen, nous serons ainsi plus efficace pour l’aider à gérer ses émotions.

La prochaine fois qu’il sera envahi par la colère:

  • Assurez-vous de lui offrir un espace dans l’environnement, mais aussi dans le temps pour qu’il puisse la gérer.
  • Ne tentez pas de contrôler l’expression de sa colère à moins que cela soit risqué pour sa sécurité ou pour son environnement. Évitez de le raisonner sur le choix de ses mots ou de la violence de son expression. Il a besoin d’extérioriser cette colère. Rappelez-vous que la première fois où il aura votre accord pour extérioriser pleinement cette colère, ce sera probablement la fois où cette expression sera la plus violente. Il défoulera alors tout ce qu’il a si souvent refoulé. Restez calme.
  • Au besoin, accompagnez-le dans son questionnement. À quel propos s’est-il mis en colère? Lequel de ses besoins n’a pas été répondu? Qu’aurait-il souhaité? Comment aurait-il préféré que les choses se passent? Ne tentez pas de le raisonner. L’objectif actuel est de l’aider à exprimer ce qu’il conçoit comme injuste ou inacceptable.
  • S’il en manifeste le désir, aidez-le à formuler ses attentes, ses désirs et à faire part des injustices qu’il a perçues.
  • Permettez-lui d’exprimer le fond de sa pensée. Évitez de l’interrompre et écoutez-le avec attention et empathie.

Respecter les émotions d’un enfant, c’est lui permettre de sentir qui il est, de prendre conscience de lui-même ici et maintenant. C’est le placer en position de sujet. C’est l’autoriser à se montrer différent de nous. C’est le considérer comme une personne et non comme un objet. – Isabelle Filliozat

J’adore cette citation : “C’est le placer en position de sujet. C’est l’autoriser à se montrer différent de nous.” Ce n’est pas toujours facile. Il nous arrive fréquemment d’oublier qu’ils ne sont pas nos sujets, mais plutôt un sujet en soit et qu’ils ont le droit d’être différent de nous.

Ils sont en mode apprentissage. Ils apprennent ce que sont les règles, ce qu’ils peuvent ou ne peuvent pas faire. Ils apprennent surtout par expérimentation et par mimétisme.

Alors, rappelons-nous d’être des exemples à échelle humaine. Rappelons-nous que nous sommes des humains faillibles et imparfaits qui vivons des émotions agréables et aussi des émotions désagréables qui sont parfois difficiles à gérer et à exprimer. Des humains qui font des erreurs, qui tombent et qui se relèvent encore plus fort. Et souhaitons qu’ils nous miment.

Avec bienveillance,
Karine
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