Voici une allégorie qu’une amie m’a partagée et qui soulève bien des réflexions.
Rose et Joachim avaient eu 3 fils qu’ils ont élevés dans une maison modeste d’une ville modeste avec des moyens financiers restreints. Joachim travaillait dans un camp de bûcheron et partait tout l’hiver pour rapporter que quelques dollars au printemps. Pour nourrir sa famille, Rose faisait de l’entretien ménager de deux restaurants la nuit et le jour, elle gardait des enfants. Certains mois plus difficiles, il lui arrivait d’aller voir le curé de la paroisse pour lui demander quelques sous pour payer ses comptes et mettre un peu de pain sur la table. La vie était dure. Rose était souvent débordée par toutes les tâches à accomplir pour que sa famille soit confortable et qu’elle ait de quoi manger, mais tous les jours, elle se levait sans se plaindre. À l’école, les garçons réussissaient péniblement et avaient la réputation d’être des bagarreurs. Adolescents, ils piquaient des colères et se révoltaient contre les règles strictes de leur mère la défiant en faisant à leur tête.
Lorsque les 3 garçons ont atteint l’âge de travailler, ils ont suivi l’exemple de leurs parents. Ils se sont mis à travailler de manière acharnée pour encaisser du temps supplémentaire semaine après semaine. Malgré leur tempérament dur, ils étaient très dévoués et impliqués dans leur boulot. Ils ont tous les trois réussi à gravir les échelons et obtenir des postes enviables au sein de leur entreprise respective tellement qu’au début de la trentaine, ils gagnaient si bien leur vie qu’ils auraient pu cesser de travailler.
Ce jour-là, c’était l’anniversaire de Rose. Elle allait avoir 75 ans. Joachim l’avait quitté quelques années auparavant. Ses fils, très engagés dans leur travail, ne pouvaient être présents pour son anniversaire. Ils n’ont pas pour autant oublié leur mère. Chacun avait à coeur de l’impressionner pour lui démontrer son amour en lui faisant parvenir un présent plus grandiose les uns que les autres. L’aîné lui envoya une toute petite boîte qu’elle déballa avec empressement. Elle y trouva une jolie bague sertie d’un diamant; le plus gros que Rose avait pu voir de toute sa vie. Le cadet, voulant faire plaisir à sa vieille mère qui avait lavé à la main le linge de la famille toute sa vie, lui acheta une machine qui lavait, séchait et pliait le linge. C’était toute une révolution! Quant au benjamin, il lui fit envoyer l’un des plus beaux oiseaux : un faisan doré. Ce faisan n’était pas un banal faisan. Il était apprivoisé et pouvait même converser! C’était un faisant exceptionnel et très très rare pour ne pas dire unique.
Des trois fils, aucun n’avait pris la peine d’écrire un mot pour accompagner son cadeau. Aucune indication. Aucun souhait. Rien d’autre que le présent.
Lorsqu’ils purent tous se réunir quelques jours plus tard pour souligner son anniversaire, Rose avait, comme à son habitude, préparé un festin de roi.
L’ainé demanda à sa mère si elle avait apprécié la bague de diamant. Elle lui répondit qu’à son âge, elle ne portait plus aucun bijou par peur de se faire voler. C’est pourquoi elle l’avait vendue à un bijoutier peu scrupuleux qui lui avait offert 100$ pour son bijou. Le fils se tut et ravala sa colère constatant qu’elle n’avait aucune idée de la valeur des choses.
Le cadet lui demanda si elle trouvait pratique sa nouvelle laveuse-sécheuse-plieuse à linge. Elle lui confia qu’à son âge, le seul exercice qu’elle faisait c’était de laver son linge à la main et l’étendre sur la corde pour le sécher et que, puisqu’elle avait fait ça toute sa vie avec le linge de ses trois enfants, c’était pour elle un moment de méditation qui la gardait connectée à eux. Le cadet ravala ses larmes et se sentait quelque peu coupable de ne pas être plus présent pour elle.
À son tour, le benjamin lui demanda si elle était heureuse de son superbe faisan doré. Les yeux de sa mère s’illuminèrent et un avec grand sourire lui dit :
“Tu sais que ton père et moi, avant de vous avoir, nous passions beaucoup de temps à la chasse au faisan. C’était des moments magiques! Main dans la main, nous marchions des heures et des heures à la recherche de faisans. C’est d’ailleurs lors d’une partie de chasse que votre père m’a dit pour la première fois “Je t’aime” tout en me regardant tendrement dans les yeux! C’est aussi lors d’une chasse qu’il a mis un genou au sol et m’a demandé ma main. Vous ne le savez pas, mais c’est pendant une sortie en forêt que je suis tombée enceinte la première fois. Alors, quand j’ai vu ce magnifique faisan doré, mon coeur s’est rempli de bonheur repensant au premier “Je t’aime” de votre père.”
Le benjamin était gonflé d’orgueil. Il avait su, contrairement à ses deux frères, faire plaisir et toucher le coeur de sa mère.
Elle conclut : “Bon, allez, nous avons assez discuté les garçons. Délectons-nous de ce copieux repas. J’espère que vous allez l’apprécier! C’était le repas préféré de votre père : du faisan doré aux canneberges.”
Ce qui est le plus important dans la vie familiale, ce ne sont pas les présents de grande valeur monétaire.
Ce qui importe, c’est d’être présent-présent.
Ce qui importe, c’est de communiquer clairement.
Ce qui importe, c’est de bien savoir cerner les besoins.
Ce qui importe, c’est de partager notre histoire avec nos enfants.
Ce qui importe, c’est de dire “Je t’aime” en regardant l’autre dans les yeux tendrement.
À mes fils, je vous aime.
Karine Trudel
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